Dictionnaire Français-Normand & Normand-Français (Trésor de la langue normande)

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Dictionnaire Français-Normand & Normand-Français

2ème édition augmentée

Auteurs : Collectif sous la direction de Marcel Dalarun

Editions Eurocibles ( Marigny 50570 )

 

Nombres de pages : 571 pour le Tome I et 756 pour le Tome II

Référence ISBN-13 :   978-2354580186

Présentation de l’éditeur :

T’chi qu’ch’est qu’cha ? Près de 40 000 mots traduits du normand vers le français : une véritable prouesse qui permet de mieux comprendre le langage de nos anciens. Et pas loin de 33 000 mots français traduits en normand : quoi de mieux pour faire revivre la langue de notre Normandie et permettre aux plus jeunes de s’initier au parler de nos campagnes ?
Ce dictionnaire que vous découvrez est le véritable « Trésor de la langue normande ».
C’est un travail gigantesque et de longue haleine qu’ont mené deux associations bien connues des normanistes : Magène et l’Université populaire normande du Coutançais. Les auteurs de ce « Trésor » ont le normand comme langue maternelle. Leur connaissance et leur pratique sont la base de ce dictionnaire, alliées à la collecte orale. La plupart des mots sont toujours connus aujourd’hui, même si c’est par un nombre de gens qui se restreint comme peau de chagrin.

Vous trouverez également ici des expressions bien connues dans notre région, parfois surprenantes, souvent drôles tant elles sont
imagées. Vous pourrez alors constater que le normand peut s’avérer plus précis que le français pour décrire certaines situations : jusqu’à quarante-huit mots normands pour un seul en français ! Ainsi, « marcher » peut, selon l’allure, se traduire par carillochaer, tortillaer du tchu, tricotaer et bien d’autres mots encore… Rendez-vous dans le tome 1, page 348 !

Commentaire :  Le Normand est-il un patois ou une langue ?
Nous citons la fin d’un article de Jean-Pierre Crespin :
Le normand est donc une langue régionale d’oïl. La langue longtemps parlée en Normandie, bien avant que le français d’Ile de France devienne par autorité la langue nationale de la France entière. On peut même dire qu’il y a une antériorité du normand sur le français et qu’on parlait le normand à la cour d’Angleterre bien avant le français puis enfin l’anglais… Mais c’est une langue à part entière.

Les linguistes ont l’habitude d’exiger trois critères pour qu’une langue soit… une langue :
– Possède un vocabulaire largement original :

Latin => gallo-roman + germanique, saxon + vieux norrois (plus de 200 radicaux donnant environ 1000 mots) De nombreux glossaires et/ou dictionnaires en attestent (près de 60.)
– Possède une grammaire définie, des règles de conjugaison régulières (voir l’Essai de Grammaire de l’UPNdu Coutançais) & aussi une orthographe normalisée…
– Possède une production littéraire. Et là, elle est non seulement riche mais ancienne…

À tout cela s’ajoutent des considérations de culture, y compris un droit normand qui a encore voix au chapitre dans les îles dites anglo-normandes ainsi que des traditions dont on perçoit bien toute la finesse, l’humour et la spécificité normands dans la brochure de l’UPN du Coutançais  » Expressions, Proverbes & Dictons en langue normande…  »

Il faut rappeler qu’une langue, selon les linguistes, est un système de signes vocaux ou scripturaux propre aux membres d’une communauté et leur permettant de communiquer entre eux. Elle peut n’avoir que quelques dizaines de locuteurs aussi bien que des centaines de millions. En France, par exemple, le breton est une langue au même titre que le français, même s’il ne bénéficie pas d’une diffusion aussi large.

On emploie le terme dialecte pour désigner la forme régionale d’une langue. Le normand ou le picard (de même que le wallon belge) sont des dialectes du français. L’arabe dialectal est la langue parlée au quotidien, par opposition à l’arabe classique enseigné à l’école et utilisé à l’écrit. Il varie souvent considérablement d’un pays à l’autre, tant au niveau de la syntaxe et du vocabulaire que de la prononciation.

Autre notion, celle de parler : celui-ci est utilisé sur une aire beaucoup plus restreinte que le dialecte : dans une zone montagneuse particulière, dans un groupe de village…

Pour ce qui est du patois, il équivaut au dialecte ou au parler, mais avec une connotation péjorative.

En fait, pour éviter toute confusion, mieux vaut retenir le terme général d’idiome : il recouvre aussi bien la notion de langue que celles de dialecte, de parler ou de patois.

La limite méridionale de la langue normande est donnée par la ligne Joret au dessus de la quelle l’emporte le  » k  » sur le  » ch  »

Jean-Pierre Crespin – U.P.N. du Coutançais
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Quand on s’intéresse à la linguistique, de double dictionnaire est vraiment un trésor incroyable ! Quelle richesse ! On se surprend à apprendre avec plaisir…
Quand on a des notions de québécois ou de gallo breton, on pense patois, mais un patois est une déformation… Or le normand existait avant la langue française !!!!

Un grand bravo aux auteurs de ce magnifique ouvrage !  A consommer sans modération !!!

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