BD : L’or et le sang

Classé dans : Bandes dessinées | 0

L’or et le sang

Scénario : Maurin Defrance & Fabien Nury
Dessins : Merwan & Fabien Bedouel

Editions Glénat

Référence ISBN : 9782344004401

64 pages

Présentation de l’éditeur :

Deux soldats. Une promesse. L’aventure…

Dans les tranchées de la Grande Guerre, un officier Aristocrate et un soldat Corse scellent un pacte. S’ils s’en sortent vivants, Calixte de Prampéand et Léon Matilo prendront la mer et deviendront pirates… Trois ans plus tard, Léon frappe à la porte de Calixte : il a une affaire de trafic d’armes à lui proposer. Mais s’il est facile de rêver de liberté, il est moins évident de tout abandonner pour suivre l’appel du large… La voie de l’aventure est un chemin sans retour.

Début de l’interview des auteurs :

Comment est née cette histoire ?

Fabien Nury : D’un voyage ensemble, il y a une vingtaine d’années, au Maroc. On était étudiants, et on traversait en voiture des paysages sublimes qui nous faisaient rêver d’aventure. On imaginait deux amis, au sortir d’une guerre (pas encore la Grande), qui partiraient ensemble pour Dieu sait quelle raison, en se disant « Inch’Allah, on verra du pays…» C’est à Maurin que revient le mérite de ne pas avoir lâché cette histoire, de l’avoir contextualisée à travers la Guerre du Rif, puis couchée sur papier une première fois, sous la forme d’un manuscrit de roman.

Maurin Defrance : Le roman n’a pas abouti sous forme publiée, mais ensuite, en discutant avec Fabien, on s’est dit qu’il était possible de revenir à l’idée centrale : ces deux personnages, cet « appel du large » et cette guerre perdue d’avance, pour en tirer une série de BD.

 

F. N. : J’étais devenu scénariste de BD, entre-temps…

Qu’est-ce qui vous a particulièrement intéressé dans l’histoire du Maroc colonial et de la république du Rif ?

M. D. : C’est une guerre méconnue, dont la malédiction est sans doute d’être advenue 30 ans trop tôt. La cause rifaine était juste et son leader historique, Abdelkrim el Khattabi, a servi de modèle à la plupart des indépendantistes du XXe siècle. Mais lorsque les Rifains se sont battus, leur heure n’était pas venue…

F. N. : Il y a un côté « Cyrano », dans cette guerre perdue d’avance. « Que dites-vous, c’est inutile ? Je le sais. Mais l’on ne se bat dans l’espoir du succès, non, c’est bien plus beau lorsque c’est inutile… »

L’Or et le sang est avant tout une série d’aventure avec un grand A. Quels sont les ingrédients essentiels à ce type de récit ?

M. D. : La question est étrange. Doit-on résumer une histoire aux ingrédients qui la composent, comme s’il existait une « recette » qu’il suffit d’appliquer ? L’essentiel était pour nous de coller à nos personnages, pour préciser à la fois leur identité centrale, leur évolution personnelle et l’évolution de leur relation.

F. N. : Je crois que la définition classique du terme « aventurier » est la suivante : un aventurier est un homme qui renonce à tout ce que la Société peut lui offrir, pour suivre sa propre quête. C’est ce que font Calixte et Léon, et c’est le cœur du récit.

Commentaire : L’ensemble de cette histoire est sorti en 4 tomes, avec un enrichissement constant… On est accroché par le scénario, et on se prend facilement au jeu. C’est de la BD très moderne dans la conception.
Cette guerre du Rif serait-elle un nouveau Lawrence d’Arabie ?

A lire avec passion !